Les films cultes : « La grande vadrouille »
« La Grande Vadrouille » est un film Franco-Britannique réalisé par Gérard Oury avec Bourvil, Louis De Funès, sorti en 1966.
Deuxième comédie de Gérard Oury après le Corniaud, le film se déroule durant la seconde guerre mondiale dans la France occupée et raconte les déboires de deux Français diamétralement opposés de par leurs caractères et leurs origines sociales qui se retrouvent obligés d’aider un petit groupe d’aviateurs Britanniques à se rendre en zone libre, tout en étant poursuivis par les Allemands.
Gérard Oury reconstitue à cette occasion le duo vedette du Corniaud, Bourvil incarnera un peintre en bâtiment un peu naïf, et Louis de Funès un chef d’orchestre de l’Opéra de Paris, très acariâtre et imbu de sa personne.
Le Film connaitra à sa sortie un succès sans précédent avec plus de 17 millions de spectateurs, il demeurera pendant plus de trente ans le meilleur score du Box-Office Français toutes nationalités confondues, avant que Titanic ne le détrône en 1998. La Grande Vadrouille restera également détenteur du plus grand succès d’un film Français sur le territoire durant plus de quarante ans, avant d’être dépassé par Bienvenue chez les Ch’tis de Dany Boon en avril 2008, 20,44 millions d’entrées, puis par Intouchables en 2011 et ses quelques 19,51 millions d’entrées et reste à ce jour troisième au palmarès des films Français les plus vus en France.
L’histoire : En 1942, un avion Anglais est abattu par les Allemands au-dessus de Paris. Les trois pilotes sautent en parachute et atterrissent dans divers endroits de la capitale. Ils sont aidés par deux civils Français, un chef d’orchestre et un peintre en bâtiment qui acceptent de les mener en zone libre. Devenant ainsi, malgré eux, acteurs de la résistance.
La grande Vadrouille est un monument national, un grand cocorico désopilant jeté à la face du monde en 1966. Grâce au talent de Bourvil et de De Funès, au génie comique du réalisateur, l’histoire de l’occupation se réécrivait à la blague. Il tourne en dérision des soldats allemands nigauds, crédules et prompts à la gaffe, infiniment plus proches des légionnaires romains d’Astérix que de l’horreur nazie. L’ennemi pouvait ainsi être vaincu par un duo de zozos partisans malgré eux, qui n’ont pour seul arme, leur débrouillardise…
Plusieurs scènes ou répliques du film deviendront cultes. Celle du rendez-vous avec Sir Reginald alias « Big Moustache », au bain turc (Tea for two, and two for tea…) : But alors you are French !
Lorsque Stanislas Lefort (De Funès) assis sur les épaules de ce pauvre Augustin Bouvet (Bourvil), une scène d’anthologie totalement improvisée par les deux acteurs. « ça fait trois fois que vous me faites ça. Mes souliers, mon vélo ».
Le mélange des chambres dans l’auberge, ou quand De Funès se couche sans le savoir dans le même lit qu’un haut gradé allemand au ronflement tellurique.
Sans oublier la marche sur la route, qui comprend plusieurs pépites : De Funès imitant les Anglais, et Bourvil contraint de laisser ses souliers au chef d’orchestre tyrannique.
Pour la fameuse scène, où les héros, aidés d’une bonne sœur, jettent les citrouilles sur leurs poursuivants Allemands, la production n’a pas lésiné. La citrouille n’étant pas du tout de saison, on a commandé 150 potirons chez Fauchon, à Paris, à prix d’or.
Les coulisses ont également donné lieu à des scènes rocambolesques. En tournage autour de Beaune, l’équipe ne se gêne pas pour faire le tour des vignerons afin de se constituer une bonne cave. Les propriétaires ouvrent grand leurs domaines pour faire goûter leur nectar aux acteurs. Et le soir, après certaines soirées arrosées, certains membres de l’équipe rentrent dans leur hôtel, escortés par les gendarmes…
Bourvil est d’humeur taquine dès le réveil, et chaque matin, l’acteur se fait une joie d’asticoter son collègue De Funès, souvent d’humeur ronchonne. Il lui tourne autour en faisant le clown, en chantonnant » C’est nous qui sommes les abeilles, bzz, bzz » jusqu’à ce que l’autre se détende enfin. « Je lui dit tout le temps : T’es idiot d’être taciturne ! ça le fait rigoler » racontera Bourvil.
Autre anecdote notoire, pendant le tournage, De Funès n’hésitait pas à sympathiser avec les gendarmes, souvent mis à contribution pour sécuriser les scènes. Tout juste auréolé de son succès dans Le Gendarme de Saint-Tropez, l’acteur leur raconte des anecdotes et les appelle ses « collègues », en leur offrant parfois l’apéritif.
La grande vadrouille est un classique indémodable du cinéma Français vu cent fois, mais toujours avec le même bonheur. C’est incroyable de voir à quel point ce film a traversé les années, à quel point les situations et les ressorts comiques continuent de fonctionner. De Funès et Bourvil au firmament, des gags excellents et une certaine désinvolture, l’intrigue est brillante ! bref, un film éternel pour petits et grands ! Une comédie à voir, à revoir, à conseiller puis à revoir…