Tout s’est bien passé : audacieux pour certains, décevant pour d’autres !
Après le carton plein de son long-métrage Grâce à Dieu et un césar de la meilleure réalisation, François Ozon est de retour avec un film aux avis très controversés. Ici, il aborde le sujet de l’euthanasie, un sujet encore très contesté de nos jours. Toutefois, il amène la thématique de manière intelligente et tout en légèreté.
Tout s’est bien passé retrace la propre histoire d’Emmanuelle Bernheim, romancière épanouie dans sa vie privée et professionnelle, jusqu’au jour où elle doit se précipiter à l’hôpital, son père André vient de faire un AVC. Fantasque, aimant passionnément la vie mais diminué, il demande à sa fille de l’aider à en finir.
Avec l’aide de sa sœur Pascale, elle va devoir choisir : accepter la volonté de son père ou le convaincre de changer d’avis.
Décédée en 2017 suite à un cancer, la célèbre romancière avait déjà collaboré à quatre reprises avec François Ozon. L’idée de s’emparer d’un de ses livres publiés en 2013 pour en faire une adaptation cinématographique est une idée audacieuse du réalisateur selon certaines critiques.
Aborder le thème de l’euthanasie au cinéma peut s’avérer très problématique, premièrement car comme mentionné précédemment ce sujet peine à faire percuter les sceptiques et reste très controversé encore de nos jours. Mais également, car le réalisateur peut vite tomber dans le pur film à sujet. Et c’est exactement ce que voulait éviter François Ozon. Ainsi, il revisite ce récit douloureux en l’amenant aux portes du burlesque. Il dérange, bouscule à travers l’image du père de famille borné et refusant de sacrifier ce qui le compose intimement à savoir son mauvais caractère à son état de malade.
André Dussollier excelle dans le rôle du père, un rôle qu’il prend très à cœur et qu’il incarne avec légèreté et lâcher-prise. Bien que ce ne soit pas toujours facile.
Bien que son interprétation de l’homme proche de la mort soit méconnaissable et que le réalisateur se soit emparé d’un sujet fort et utile vécu par un bon nombre de familles : mourir dans la dignité, le mélange de drame et de comédie n’a pas été réellement approuvé par la critique. En effet, selon les spectateurs le film manque d’âme et cela est lié au caractère impossible du personnage de Dussolier qui dilue le propos.
Peut-être qu’au fond, ce sujet effrayait le réalisateur. A moins que ce ne soit Sophie Marceau qui ne réussisse à nous faire ressentir intimement son dilemme cornélien de fille devant accompagner la mort.
Quoi qu’il en soit, une farce tragique doublée d’un grand film audacieux !