Une addiction encore trop silencieuse
Parce que Des jours meilleurs réussit là où beaucoup se cassent la bouteille : parler d’un sujet grave sans être plombant, mettre en scène l’alcoolisme féminin sans juger, et transformer un rallye dans le désert en parcours de rédemption crédible (oui, c’est possible). Porté par un casting solide – Valérie Bonneton en tête – et une belle sincérité de ton, le film touche juste, souvent, et avec tendresse.
Suzanne ou le combat d’une mère
Le film s’ouvre sur Suzanne, veuve et mère de trois enfants, qui sombre dans l’alcool jusqu’à en perdre la garde de ses fils. C’est un choc, un déclic, puis une obligation : elle entre en cure. Ce point de départ évite l’apitoiement pour mieux s’attarder sur les petits pas, les faux départs et les hésitations d’un sevrage douloureux mais courageux.
Un centre de soin comme terrain d’humanité
Dans ce centre, on croise d’autres femmes cabossées, drôles, fières ou abattues. Chacune traîne ses blessures et ses bouteilles fantômes. Grâce à une mise en scène simple, parfois proche du documentaire, les liens se tissent, les récits se croisent et la sororité fait doucement surface, sans forcer l’émotion.
Le désert, théâtre de renaissance
Et puis vient le désert. L’idée d’un rallye dans le sable aurait pu être absurde – des alcooliques au volant, vraiment ? – mais le film réussit le tour de force de rendre cette aventure crédible, utile et surtout porteuse d’espoir. Entre mécanique, orientation et entraide, c’est un dépouillement progressif, une façon pour les personnages comme pour le spectateur de respirer à nouveau.
Un casting en état de grâce
Valérie Bonneton livre une de ses plus belles performances, tout en sobriété (sans mauvais jeu de mots). Michèle Laroque et Sabrina Ouazani, très justes elles aussi, composent une galerie de portraits authentiques. Clovis Cornillac, en éducateur bourru au cœur tendre, apporte une touche d’humour bienvenue sans jamais dédramatiser.
Une comédie dramatique qui redonne foi
Des jours meilleurs aurait pu sombrer dans le pathos ou le didactisme. Il choisit l’humanité. Sans éclat tapageur, avec des dialogues simples, parfois drôles, parfois poignants, le film touche là où ça compte. Et surtout, il rappelle une vérité essentielle : il n’y a pas de honte à tomber, à condition de se relever. À plusieurs, si possible.
🎟️Note : 4/5
Parce que Des jours meilleurs réussit là où beaucoup se cassent la bouteille : parler d’un sujet grave sans être plombant, mettre en scène l’alcoolisme féminin sans juger, et transformer un rallye dans le désert en parcours de rédemption crédible (oui, c’est possible). Porté par un casting solide – Valérie Bonneton en tête – et une belle sincérité de ton, le film touche juste, souvent, et avec tendresse.