La mort a du style… mais elle radote un peu.
Quatorze ans après son dernier bain de sang, la franchise Destination Finale reprend du service. Et si la Faucheuse n’a visiblement pas pris une ride, on ne peut pas en dire autant de ses stratagèmes. Dans ce sixième volet intitulé Bloodlines, la saga tente un coup de jeune en… commençant dans les années 60. Logique. Une intro rétro, perchée dans un restaurant panoramique, et boum : les corps tombent comme des dominos. Littéralement. C’est jouissif, sanglant, grotesque, donc tout à fait dans l’esprit.
Un retour en fanfare (et en lambeaux).
Les réalisateurs Zach Lipovsky et Adam B. Stein, qui semblent avoir grandi avec un mix de Saw, Happy Tree Friends et Les Goonies, assument à fond l’ADN de la franchise : un slasher sans tueur, mais avec une imagination sadique illimitée. On est là pour voir comment les personnages vont mourir — pas s’ils vont mourir, mais comment.
Un scénario ? Où ça ?
Bon, inutile de chercher du côté du scénario une quelconque révolution narrative. Une malédiction intergénérationnelle, des règles revisitées, une pièce de monnaie et des prémonitions familiales. Ça brode un peu, mais ça suffit à relier deux morts inventives. Mention spéciale à la séquence hospitalière, digne des plus grands moments WTF de la saga — oui, ça se passe à côté d’un IRM et ça finit en pâté de protagoniste.
Un casting qui fait le job (ou du moins, qui finit le sien dans une flaque).
Côté personnages, on coche toutes les cases : la jeune fille tourmentée, le cousin crétin, le rebelle tatoué, la grand-mère porteuse du trauma originel… Le tout est porté par un cast solide, avec Kaitlyn Santa Juana en tête d’affiche, et une apparition posthume de Tony Todd qui offre à son personnage culte un au revoir digne d’un enterrement de luxe — dans un cercueil fait de fan service.
Du sang, des rires (nerveux), et du ketchup numérique.
C’est fun, absurde, gore à souhait. Mais aussi parfois un peu fainéant, notamment sur les effets visuels ou les dialogues, qui frôlent parfois la parodie involontaire. Heureusement, l’ironie morbide reste la star du show : chaque plan devient un jeu de piste où l’on cherche l’objet de mort — vis, câble, rideau de douche, gel douche ? Tout peut tuer. Sauf l’ennui, qui pointe parfois son nez.
🎟️Note : 3/5
Destination Finale: Bloodlines ne révolutionne rien, mais il assume ce qu’il est : un carnaval macabre, généreux en accidents absurdes et en clins d’œil aux fans. On aurait pu espérer plus d’audace après 14 ans d’absence, mais pour un come-back, la mort fait le job. Et comme toujours, elle gagne à la fin.