« Bambi, une femme nouvelle », le nouveau documentaire tout en finesse de Sébastien Lifshitz !
Si aujourd’hui il occupe probablement la place du plus grand documentariste français, Sébastien Lifshitz ne quitte plus les écrans, ni les petits ni les grands. Et son dernier long-métrage n’y est pas pour rien.
“Bambi, une femme nouvelle” est la troisième oeuvre du réalisateur en moins de trois ans. Cette année il a été récompensé de trois césars pour son documentaire “adolescentes”. L’an dernier il signait “Petite fille” un documentaire basé sur le quotidien d’une enfant transgenre et la lutte de sa famille pour la faire accepter dans une société encore très sceptique à ce sujet, une véritable oeuvre d’art diffusée sur Arte puis sur Netflix par la suite.
Pour ce nouvel opus, Sébastien Lifshitz s’est orienté vers un projet tout particulier et pas forcément habituel au vu de son parcours antérieur. Le réalisateur nous offre une nouvelle version (allongée d’une vingtaine de minutes) d’un film qui avait obtenu quelques années auparavant le Teddy Award. Un prix dédié aux meilleurs films célèbrant l’homosexualité au cinéma, au festival de Berlin.
Si le réalisateur à choisi le terme bambi, c’est qu’il y a une raison particulière cachée derrière tout ça. En effet, La Bambi est le pseudonyme de Marie-Pierre Pruvost. Il lui a été attribué dès sa prime jeunesse, alors qu’elle refusait son prénom de naissance, Jean-Pierre, avant de devenir l’une des premières transexuelles françaises.
Il était donc primordial pour Sébastien Lifshitz de raconter son histoire à travers un documentaire, tant il défend les difficultés d’acceptation liées à la transexualité au sein de notre société actuelle. Dans son œuvre il retrace les différentes étapes de son existence en mêlant des confessions face caméra, des images d’archive qu’elle a elle-même tournées tout au long de ses années de transition. Ainsi, le réalisateur revient en détail avec elle sur les lieux de son enfance.
Quant aux vingt minutes supplémentaires, elles ne sont pas de trop pour embrasser ce véritable personnage de cinéma au destin hors du commun qui sera par la suite une figure mythique des cabarets parisiens et qui deviendra par la suite une professeure de français connue et reconnue.
Sébastien Lifshitz ne travaille que très rarement sans sa compère Tina Baz, c’est pourquoi une fois de plus il lui a confié le montage de son documentaire. Elle manie avec habileté les outils pour offrir au spectateur une merveille dans la fluidité du récit.
Derrière la caméra, Lifshitz prouve une fois de plus, la capacité qu’il a à écouter ainsi que son talent à faire dialoguer l’intime et le politique sans jamais forcer le trait.
Un véritable chef-d’oeuvre qui met en scène un fait d’actualité d’hier et de demain !