Cinéma | Critiques
Better Man : Quand Robbie Williams devient un Singe

betterman-critique-robbie-williams

Dans l’univers déjà bien rempli des biopics musicaux, « Better Man » de Michael Gracey ose une approche pour le moins… simiesque. Le film sur Robbie Williams, star britannique moins connue aux États-Unis, fait le pari audacieux de représenter son protagoniste sous les traits d’un chimpanzé en motion capture.

Ce qui aurait pu n’être qu’un gimmick désespéré se révèle étonnamment pertinent. D’abord parce que Williams lui-même a toujours déclaré se voir comme « moins évolué que les autres », mais surtout parce que cette touche de fantaisie permet au film de s’affranchir des contraintes du biopic traditionnel. Plus besoin de se demander si telle ou telle scène est fidèle à la réalité quand votre personnage principal est un primate !

Au-delà de cette originalité visuelle, « Better Man » brille par son énergie contagieuse. Les séquences musicales sont particulièrement réussies, avec des transitions inventives – parfois via une ligne de cocaïne ou un verre d’alcool – qui maintiennent un rythme effréné tout en illustrant la spirale destructrice du chanteur.

Le film aborde les thèmes classiques du genre (fame, drogue, démons intérieurs) mais avec une approche rafraîchissante. Par exemple, la célébrité est comparée à ce moment gênant où tout un restaurant vous chante « Joyeux Anniversaire » et où vous n’attendez qu’une chose : qu’ils arrêtent pour pouvoir manger votre gâteau tranquille. Simple, efficace, universel.

« Better Man » réussit particulièrement bien à illustrer pourquoi son héros plonge dans les excès, au-delà des clichés habituels sur les ravages de l’industrie musicale. Le film explore avec finesse ses doutes, son anxiété et cette petite voix dans sa tête qui lui répète qu’il n’est pas à la hauteur.

Au final, c’est une histoire de pardon et d’acceptation : pardonner aux autres, pardonner à ses parents pour les traumatismes qu’ils nous ont légués, mais surtout se pardonner à soi-même. Un message universel qui, combiné à la réalisation énergique et à l’approche originale, fait de « Better Man » un début prometteur pour 2025.

Qui l’eût cru ? Il aura fallu transformer Robbie Williams en singe pour offrir un nouveau souffle au genre du biopic musical !