Cinéma : vers une transition écologique plus engagée ?
Le monde d’aujourd’hui fait face à une réelle crise écologique qui ne cesse d’évoluer négativement. Si la plupart des filières ont conscience de l’impact qu’elles ont sur la planète et de l’enjeu climatique auquel nous faisons face, il en va de même pour le cinéma qui a décidé d’œuvrer vers une transition écologique plus engagée.
En effet, le Centre National du cinéma et de l’image animée (CNC) a annoncé récemment son plan d’action pour les années à venir. Le bilan carbone sera obligatoire pour toute œuvre financée par le CNC à partir de 2023. Ce plan d’action s’applique aussi bien pour le cinéma que pour l’audiovisuel, une filière également en transition qui a pleinement conscience des enjeux climatiques et dont l’impact carbone a été calculé.
Si le bilan carbone de l’année 2018 des deux filières confondues était de 1.7 millions de tonnes de CO2, soit l’équivalent des dépenses d’une ville comme Reims, un tel taux ne devrait pas se reproduire puisque dès l’année prochaine, le CNC prévoit de sensibiliser les professionnels du secteur mais également de travailler avec un outil de mesure de l’impact carbone de chaque œuvre commun a toutes les filières du secteur afin que les actions soient plus accessibles. C’est d’ailleurs l’une des mesures phares du CNC. Des courts métrages aux longs-métrages en passant par les documentaires, les données seront calculées par genre afin de pouvoir par la suite les comparer entre-eux.
Certes l’impact carbone sera calculé pour toutes les œuvres financées par le CNC à partir de 2023 mais quel est l’objectif ? En fait une norme sera définie au préalable, le CNC se donnera le droit d’agir et de réglementer les œuvres si jamais la norme prédéfinie est dépassée. Le CNC envisage également de mettre en place des aides au profit de ceux qui respecteraient au mieux les obligations environnementales. Certaines mesures ont déjà été identifiées, lors de la phase de production des œuvres mais également sur les tournages, ou on pourrait réutiliser les décors et les costumes au lieu qu’ils soient à usage unique.
Autre enjeu majeur : l’alimentation sur le tournage. Si la phase de production est réputée pour sa forte consommation de CO2, il en va de même pour les tournages.
Parmi les diverses mesures pour réduire l’emprunte économique, il s’agirait dans un premier temps d’éviter de faire venir de la nourriture de loin et privilégier les partenaires locaux. Au-delà de la dimension écologique c’est un bénéfice tout aussi important pour l’économie du pays qui est, elle également affectée par la crise, d’autant plus ces derniers temps. Le CNC envisage de mettre en place un annuaire, recensant les prestataires à solliciter lors des tournages pour que les équipes techniques sachent à qui s’adresser en cas de besoin.
Si les phases de tournages et de production on un impact important sur l’écologie, l’impact le plus important de la filière a lieu lors de la diffusion, en effet, 55% des émissions du secteur seraient liées uniquement au visionnage en streaming des œuvres, un chiffre qui peut paraître démesuré mais qui reflète bel et bien la réalité à laquelle le cinéma est confronté.
En fait il semblerait que ce soit un tout. De la production, au tournage, à la diffusion mais également en passant par les déplacements des spectateurs vers les salles de cinéma ainsi que la création des costumes des décors. Mis bout à bout, chaque étape du circuit ne fait qu’empirer l’emprunte carbone.
Pendant de nombreuses années, le secteur du cinéma et de l’audiovisuel avançait sans réellement se préoccuper de ces facteurs écologiques puisqu’ils étaient déjà bien affectés suite à la crise du covid-19 et ne savaient plus vraiment comment gérer la situation. Mais les investissements et les mesures mises en place par le CNC portent à croire que le secteur est vraiment dévoué et engagé pour faire changer les choses.
Espérons que tous ces efforts porteront leurs fruits !