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Critique : Adolescence – La claque inattendue de Netflix

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Netflix, cette machine mystérieuse capable de sortir des séries exceptionnelles sans aucune promo, ni bande-annonce, ni tweet racoleur, a encore frappé. Un jour, tu ouvres la plateforme en te disant : « Bon, je vais revoir Brooklyn 99 pour la 12e fois. » Et là… BAM, une mini-série anglaise te saute à la gorge.

Son nom ? Adolescence.
Nombre d’épisodes ? 4.
Durée ? 1h par épisode.
Effet secondaire ? Une claque émotionnelle et une crise existentielle en option.

Le pitch : « Tu es en état d’arrestation pour… what ?! »

Une famille paisible. Un ado de 13 ans. Une intervention policière.
Non, ce n’est pas le début d’un épisode de New York, unité spéciale, mais bien celui d’une plongée en apnée dans le système judiciaire, la cellule familiale, et les tréfonds d’une adolescence possiblement toxique.

Le tout, avec un procédé technique aussi impressionnant qu’un backflip d’un drone sur un monocycle : un plan-séquence par épisode. Pas de cut, pas de triche. Tension maximale garantie.

Steven Graham : l’homme, le mythe, la tornade

Vous ne le connaissez pas ? Honte à vous. C’est probablement le meilleur acteur anglais dont personne ne prononce correctement le nom. Non seulement il joue dans la série, mais il est aussi à l’origine du projet.
Et franchement, il est stratosphérique. De la vulnérabilité, de la colère contenue, une justesse folle… si ce mec ne décroche pas un BAFTA, c’est qu’il y a du sabotage dans l’air.

Et le reste du casting ? Rien à jeter. Mention spéciale à Owen Cooper, qui joue l’ado suspect. Premier rôle de sa vie, et déjà plus crédible que certaines stars de teen drama en saison 8.

Un plan-séquence par épisode : gadget ou génie ?

Au départ, on peut se dire : « Encore un effet de style… ». Et pourtant, ça fonctionne à merveille.
Chaque épisode est une immersion totale dans la tension, la confusion, la tristesse.
Pas de coupes, pas de respiration, comme dans la vraie vie quand tout part en vrille.
Bon, l’épisode 3 aurait peut-être pu s’en passer, mais on pardonne, parce qu’au fond, ça reste une belle prouesse.

Mais de quoi ça parle VRAIMENT ?

Spoiler alert : ce n’est pas juste une enquête.
Ce n’est pas tant le « qui a tué ? » que le « pourquoi ? » qui obsède la série.
Elle parle de radicalisation en ligne, de misogynie adolescente, d’incels, de réseaux sociaux qui pourrissent le cerveau… et de parents dépassés qui pensaient qu’Internet dans la chambre, c’était sans danger.

Mention spéciale à la série pour avoir abordé ces sujets de manière ultra actuelle et terriblement réaliste, sans tomber dans le sermon ou le pathos facile. On parle d’Andrew Tate, de revenge porn, de culture de la haine… et le plus glaçant, c’est que tout sonne vrai.

Un miroir dérangeant de notre époque

C’est pas seulement une série sur un ado paumé, c’est un cri d’alerte sur toute une génération en dérive, sur les failles de la parentalité moderne, et sur un monde où le mal grandit parfois dans la chambre d’à côté, silencieusement, connecté en Wi-Fi.

Le dernier épisode, en particulier, est d’une puissance émotionnelle rare. Une fin aussi sobre que percutante, dans une chambre d’enfant, où le doudou côtoie l’horreur, et où la dernière étincelle d’innocence s’éteint.


Verdict final :

  • 4 épisodes, 4 claques.
  • Une série aussi nécessaire qu’une bonne thérapie collective.
  • Un casting au sommet.
  • Un plan-séquence qui sert VRAIMENT le récit.
  • Et un sujet brûlant, traité sans fard, mais avec humanité.

Note : 9/10 et une bonne discussion familiale en prime.

Allez, lâchez TikTok une heure ou deux et regardez Adolescence. C’est pas joyeux, c’est pas feel-good, mais c’est probablement l’une des séries les plus importantes de l’année.