Ohana version 2.0
Vingt-trois ans après avoir débarqué sur nos écrans avec son ukulélé, son obsession pour Elvis et ses bêtises XXL, Stitch revient dans une version live action supervisée par Dean Fleischer Camp. Disney continue donc sa croisade des remakes, avec une stratégie claire : miser sur la nostalgie tout en tentant de captiver une nouvelle génération. Est-ce que ça fonctionne ? Globalement, oui. Même si le scénario est (presque) calqué sur l’original, ce Lilo & Stitch 2025 parvient à apporter quelques nuances bienvenues.
Des changements bienvenus, d’autres dispensables
Première amélioration : le personnage de Nani, incarnée avec justesse par Sydney Agudong. Moins cantonnée au rôle de baby-sitter débordée, elle devient ici une jeune femme pleine d’aspirations, confrontée à des dilemmes réalistes. Autre ajout marquant : Tūtū, la voisine bienveillante, savoureuse invention qui donne un supplément d’âme à cette maison déjà bien remplie. En revanche, quelques ajustements font grincer des dents, comme l’effacement de moments cultes (le vilain petit canard !) ou d’un Stitch qui, s’il est adorable, a parfois plus l’air d’une peluche promo que d’une créature vivante.
Des décors réels pour une magie palpable
Contrairement à certains live action plastifiés et saturés d’effets numériques, ce remake tire profit de ses tournages à Hawaï. Plages, verdure, lumière naturelle : l’univers visuel respire enfin, loin des fonds verts oppressants. Cela donne au film une certaine authenticité, qui compense sa frilosité narrative.
Casting jeune, mais percutant
Maia Kealoha crève l’écran dans le rôle de Lilo. Elle a l’attitude, l’énergie et le regard qu’il faut pour camper cette enfant à la fois fantasque, émotive et très lucide sur la solitude. Elle forme avec Stitch un duo toujours aussi improbable qu’attendrissant. Mention spéciale aussi à Zach Galifianakis, irrésistible en savant foldingue, et à Billy Magnussen, très en forme dans le rôle de l’extraterrestre obsédé par les conventions terriennes.
Stitch, toujours la star ?
C’est évidemment lui que tout le monde attendait au tournant. Bonne nouvelle : le Stitch version CGI fonctionne. Il n’a peut-être plus le charme du dessin animé (ah, les années 2000…), mais son design reste réussi, expressif et attachant. En revanche, on aurait aimé un peu plus de folie dans sa mise en scène. Parfois trop sage, ce Stitch 2025 manque d’étincelles là où son aîné débordait d’énergie.
🎟️Note : 3,5/5
Ce remake de Lilo & Stitch ne révolutionne rien, mais il ne trahit pas non plus l’esprit de l’original. Plus touchant que drôle, il joue la carte de l’émotion et offre un vrai moment de douceur porté par un casting convaincant et des décors à couper le souffle. En cela, il évite les pièges de certains prédécesseurs (coucou, Blanche-Neige) tout en confirmant une tendance : Disney préfère recycler plutôt que réinventer. Pour autant, si la magie opère moins fort, elle n’est pas totalement absente. Et parfois, ça suffit à faire battre le cœur.