Des figurants devenus stars – Deuxième partie

Les acteurs, qui ont réussi dans le Septième art, ont souvent beaucoup hésité sur la voie à suivre. Pas toujours très assidus, ils interrompent parfois leurs études avant leur terme, signe qu’ils étaient à la recherche d’autre chose.

Ils ont cependant intégré, en général, une école d’art dramatique, persévérant cette fois-ci pour acquérir les techniques du jeu d’acteur. Ils ont ensuite dû s’accrocher en multipliant les castings pour obtenir quelques figurations et silhouettes, vivant ainsi chichement pendant plusieurs années. Leur persévérance et ce lent apprentissage aboutissent un jour à une rencontre, un rôle leur permettant de lancer leur carrière.

Robert de Niro

A vingt ans, Robert de Niro est repéré par Brian de Palma au cours d’un casting, lors de la préparation de The wedding party, en 1963. Ce film indépendant n’est terminé qu’en 1965 et sort finalement en 1969. En attendant, de Niro apparaît comme figurant, lors d’une scène de restaurant, dans Trois chambres à Manhattan (1965) de Marcel Carné.

Puis, il obtient son premier rôle important, dans Greetings (1968) de Brian de Palma, qui avait été impressionné par son talent naturel. De Niro entame sa fructueuse collaboration, avec Martin Scorcese, dans Mean streets (1973), soit dix ans après ses débuts.

Harrison Ford

Après une série de castings sans résultat, Harrison Ford fait quelques apparitions à la télévision, dans les années 1960. Pour son premier film, il décroche une silhouette de groom donnant la réplique à James Coburn, dans Un truand (1966) de Bernard Girard, mais sans être crédité au générique. Deuxième petit rôle, toujours non crédité, d’automobiliste furieux, qui boxe Jack Lemmon, dans Luv (1967) de Clive Donner. Il est enfin au générique pour son court rôle d’officier de cavalerie, dans La poursuite des tuniques bleues (1967) de Phil Karlson.

Gagnant mal sa vie, il songe sérieusement à abandonner sa carrière et se reconvertit comme menuisier, tout en faisant de petites apparitions, dans des films ou des séries télévisées. Puis, il rencontre Georges Lucas, qui lui propose son premier rôle intéressant, dans American graffiti  (1973). Dix ans après ses débuts au cinéma lui aussi, il entame le tournage de La guerre des étoiles-épisode IV : Un nouvel espoir sorti en 1977 pour incarner le rôle de Han Solo, qui le fait entrer dans la légende du cinéma.

Woody Harrelson

Encore adolescent, Woody Harrelson apparaît en arrière-plan en tant que figurant, dans une scène de lycée pour la comédie Harper Valley PTA (1978) de Richard Bennett. Il commence à se faire connaître en 1985, dans la série télévisée Cheers (1982-1993). Cela lui permet de passer au cinéma en décrochant un rôle, dans Femme de choc (1986) de Michael Ritchie.

Il lui faut patienter jusqu’en 1992, avec Les blancs ne savent pas sauter de Ron Shelton pour attirer l’attention d’Hollywood. Ses compositions, dans Tueurs nés (1994) d’Oliver Stone, puis Larry Flint (1996) de Milos Forman, consacrent son talent, avec une nomination pour l’Oscar du meilleur acteur, grâce à ce rôle du fameux magnat de la presse pornographique.

Matt Damon

Sa carrière commence par de nombreuses figurations, notamment dans Le prix de la passion (1988) de Leonard Nimoy ou comme spectateurs dans un stade, avec Ben Affleck, pour Jusqu’au bout du rêve (1989) de Phil Alden Robinson. Sa silhouette, dans Mystic pizza (1988) de Donald Petrie, lui permet de prononcer sa toute première réplique. Il est remarqué pour un second rôle, dans A l’épreuve du feu (1996) d’Edward Zwyck.

Faute d’obtenir un premier rôle, il l’écrit et l’interprète, dans Will Hunting (1997) de Gus Van Sant. Cela lui vaut l’Oscar du Meilleur scénario original, toujours avec Ben Affleck, et lance véritablement sa carrière.

Daniel Craig

Le futur James Bond débute en 1992, avec une silhouette de sentinelle ordonnant l’ouverture de la grille d’un château, dans la série Covington Cross, suivi par un second rôle, dans La puissance de l’ange de John G. Avildsen.

S’il obtient ensuite ses premiers rôles à la télévision, il enchaîne les seconds rôles au cinéma jusqu’à celui fort remarqué, dans Layer cake (2004) de Matthew Vaughn. Sa prestation lui permet de devenir le sixième comédien à interpréter le célèbre agent secret, dans Casino royale (2006) de Martin Campbell.

Quentin Tarantino

Avant de devenir réalisateur, Quentin Tarantino a aussi couru les castings pour faire des figurations. Il s’est notamment illustré, dans un épisode de la série Les craquantes (1985-1992), où il joue un imitateur d’Elvis.

@F.Ribaudo
 
Avant de devenir réalisateur, Quentin Tarantino a aussi couru les castings pour faire des figurations. Il s’est notamment illustré, dans un épisode de la série Les craquantes (1985-1992), où il joue un imitateur d’Elvis.