Edson Arantes Do Nascimento alias « Pelé »
En attendant la réouverture des salles, les amoureux du ballon rond pourront devant leur petit écran, via Netflix, se délecter d’un documentaire dans lequel l’extraordinaire Brésilien roi de la planète foot, seul joueur à avoir remporté trois titres de champion du monde, raconte les plus belles années de sa carrière. Passant ainsi de jeune star en 1958 à héros national.
Pelé, a toujours ce visage gracieux illuminé par un sourire qui dégage un immense charisme. Cependant, les années ont fragilisé son corps, et c’est bien à l’aide d’un déambulateur qu’il se présente face caméra devant les réalisateurs David Tryhorn et Ben Nicholas.
A 80 ans le Brésilien né à Três Coraçoes, dans l’état du Minas Gerais, est une légende vivante. Un palmarès de trois coupes du monde, et 1281 buts inscrits en 1363 matchs.
Les réalisateurs abordent ses trois victoires en coupe du monde, en 1958 en Suède, alors que Pelé n’est encore âgé que de 17 ans, en 1962 au Chili et au Mexique en 1970, ils évoquent furtivement l’enfance du gamin qui cire des chaussures pour gagner quelques pièces et qui joue au ballon dans la rue, tout en affirmant que le meilleur de foot au monde est son Père. Son amour inconditionnel pour le club du FC Santos qu’il rejoint en 1956 et dans lequel il s’entraine dés son arrivée, avec l’équipe professionnelle, mais joue alors avec les Juniors.
Ce documentaire, ponctué par des entretiens d’anciens joueurs et d’experts, ainsi que de certaines images d’archives rares, éclairent la transformation d’un joueur passé du statut de révélation du club de Santos (Ville de de l’état de Sao Paulo) à celui de meilleur joueur du monde. Certains de ses anciens camarades de jeu le chambrent gentiment. Pelé est décrit comme un type accessible pour les uns, mais trop lisse pour d’autres qui lui reprochent de ne pas avoir pris position contre la dictature qui ébranla le pays dès 1964. Ce dernier leur rétorque qu’il n’était pas Superman.
David Tryhorn déclare au sujet de Pelé, « Avant la coupe du monde de 1958, le Brésil n’était pas connu comme le pays du football ailleurs. Après 70, la première chose à laquelle on pense avec le Brésil, c’est le football. Et même si cela est dû à une génération de joueurs talentueux. Pelé a toujours été le facteur d’unification. Il a contribué à façonner l’identité culturelle d’une Nation. Cela semble énorme à dire, mais je ne pense pas que ce soit si injuste dans le cas ». Et d’ajouter, « personne ne se compare à Pelé, parce qu’il est devenu un phénomène mondial, c’est un peu comme s’il appartenait au monde plus qu’au Brésil. Ce qui est en fait un peu injuste car il a joué toute sa carrière au Brésil, il a ramené trois coupes du monde au Brésil. Je pense qu’il souffre probablement, comme beaucoup de personnes très célèbres, du fait qu’il est toujours là, alors que cela fait 50 ans qu’il n’a pas joué au football ».
Pelé deviendra vite la cible de tous les défenseurs du monde, ces blessures à répétition, qu’elles soient consécutives à sa surexposition ou aux agressions, finiront par lui poser des problèmes. Il termine sa carrière à 37 ans au Cosmos de New-York, par un titre, et annonce dans la foulée sa retraite définitive du football. Pour cela, il organise un match d’adieu entre les Cosmos et le Santos FC le 1er 1977 au Giants Stadium, devant environ 75 000 spectateurs. Il effectue une mi-temps dans chaque camp, puis à la fin du match, il est soulevé par ses coéquipiers et effectue un tour d’honneur en fondant sous les larmes. Il jouera par la suite quelques matchs amicaux, à l’occasion de jubilés ou de rencontres FIFA. Cinquante ans après sa troisième victoire en coupe du monde, face caméra, le « roi » se souvient. Et pleure.