De son vivant : un puissant mélodrame sur la maladie !

Focus sur le nouveau mélodrame d’Emmanuelle Bercot, un long-métrage aussi puissant que touchant. Dans ce nouvel opus, la réalisatrice met en scène la fin de vie avec en premier plan un Benoit Magimel en état de grâce.

Emmanuelle Bercot revient plus déterminée que jamais en réinventant les couloirs de l’hôpital pour un mélodrame assumé sur la fin de vie. La réalisatrice met en scène Benoît Magimel dans le rôle du protagoniste : un quarantenaire apprend qu’il est atteint d’un cancer du pancréas en phase terminale et qu’il lui reste donc peu de temps à vivre. Face à lui, Gabriel Sara, incroyable dans le rôle qu’il incarne et qui lui va à la perfection, interprète le docteur Eddé et s’empare d’un rôle compliqué à gérer : c’est lui qui doit lui annoncer la nouvelle. Là ou Gabriel Sara excelle, c’est qu’il ne va pas passer par quatre chemins pour annoncer à Benoît Magimel que la maladie l’emportera à court ou long terme.

Indéniablement, à l’annonce de la nouvelle, le monde de Benjamin, professeur d’arts dramatiques s’effondre. Il se confronte alors à un tas de questions sans réponses : Comment accueillir l’inéluctable ? Quelles sont les étapes à franchir avec de sauter vers un monde qui lui est pour l’or encore inconnu ? Famille, argent, travail, comment faire en sorte de partir dignement ?

Le docteur Eddé, aussi touchant que bienveillant, fera en sorte que son patient parte de la manière la plus apaisante possible. Ainsi, il lui propose une thérapie singulière basée sur le dialogue et l’empathie.

Un drame prenant et marquant sur la fin de vie, au sein duquel Benoît Magimel capte toute la lumière. Le visage du comédien, fidèle à la réalisatrice, devient le territoire du film.

En poussant les codes du mélodrame à leur paroxysme, la réalisatrice n’évite pas le trop plein et en joue même. Musique anxiogène omniprésente, grandiloquence des situations, émotions des personnages, Emmanuelle Bercot n’essaye pas d’amener la période du deuil comme quelque chose de léger. Au contraire, elle montre chacune des facettes auxquelles le patient et son entourage sont confrontés afin de présenter les dessous de la mort comme on ne les connaît pas forcément.

Catherine Deneuve, incarne le rôle de la mère du patient, un rôle qu’elle incarne, elle aussi à la perfection. Au contraire de Cécile de France, dans le rôle l’infirmière aimante qui, elle, peine à trouver sa place dans ce climat fiévreux, comme écrasée sous le poids d’un film en permanence sur la brèche.

Un film audacieux qui parvient à regarder la mort en face !