« Drunk », à voir sans modération

Ce film Danois, réalisé par Thomas Vinterberg avec Mads Mikkelsen, Thomas Bo Larsen, sorti le 11 Octobre 2020 et sélectionné en « compétition officielle » au Festival (virtuel) de Cannes.

L’alcool est au centre de cette aventure réunissant quatre profs d’âge avancé, bien décidés à booster leur vie terne et monotone. Un soi-disant programme expérimental basé sur la théorie d’un psychologue Norvégien selon laquelle, on naîtrait avec une carence de 0,5 mg d’alcool dans le sang doit permettre à Martin, Tommy, Peter et Nikolaj, de mesurer leur résistance à une consommation toujours plus importante de boissons diverses.

L’accumulation des verres ingurgités, leur permet de se désinhiber, ils se prennent au jeu, retrouvant par la même occasion, cette joie de vivre qui leur faisait depuis bien longtemps extrêmement défaut, mais qui les éloigne un peu plus chaque jour de la sobriété, au risque de sombrer.

« Drunk », est un film sur l’intimité de l’âme humaine, sur ses défaillances, sur l’âpreté de la vie au quotidien, qui au fil du temps, finit par s’altérer. Les quatre compagnons, bien décidés à rompre avec l’ennui, avec la solitude intérieure qui pointe son nez au fur et à mesure que les années s’amoncellent, perdent leurs repères pour mieux se retrouver.

Mais « Drunk », est avant tout, une comédie sur l’amour. Celui qu’on ressent pour les autres, celui dont on manque douloureusement pour soi, l’amour affaibli par la vie, qui ne fait plus de vagues. » Vinterberg nous rappelle qu’il faut vivre, qu’il faut aimer, qu’il faut danser, qu’il faut faire l’amour, recommencer, encore, et que l’exultation des corps est intimement connectée à celle de l’âme ».

Un sujet, évoqué de multiples fois au cinéma, ( Gervaise, Un Singe En Hiver, Barfly…) L’alcoolisme selon Vinterberg, ne dénonce pas un cas isolé, il étudie les effets de l’alcool, son évolution et ses conséquences selon les individus. C’est ce qui donne de l’intérêt à ce film.

On peut l’apparenter à « la grande bouffe » de Marco Ferreri en 1973. Une expérience collective, l’excès et ses résultats, sont des dénominateurs communs. La découverte de l’alcool ouvre, selon les addictologues, une jubilation qui, doucement, aboutit à l’angoisse. Désinhibant, il renferme.