« I care a lot » sur Netflix, un polar bourré d’humour noir sur fond d’arnaque et de cruauté

Cette réalisation du Britannique J.Blakeson, drôle et cruelle qui parle d’ambition, de cupidité, d’absence de scrupules et du comportement de certaines personnes face à nos ainés, est brillamment interprétée par Rosamund Pike, Dianne Wiest et Peter Dinklage.

A l’entame du film, rien ne laisse augurer des intentions de manipulation de Marla, une tutrice réputée, spécialisée auprès des personnes âgées et riches, et de son amoureuse, Fran.

Elle s’occupe du quotidien de ces gens dans l’incapacité de le faire eux-mêmes. Une classe folle, un engagement sans faille, elle semble n’avoir aucun défaut, elle cache bien son jeu et va se révéler être bien moins sympathique qu’on pouvait l’imaginer. Par une combine, qu’elle, et son amie ont mise en place, avec une absence totale de compassion, Elle les dépouille joyeusement sans que les familles concernées ne puissent l’en empêcher du fait d’un système parfaitement rodé. Avec l’aide d’un Médecin, elle fait décider par la Justice de la mise sous tutelle des individus fortunés. A partir de là, privée de communication, séparée de sa famille et abrutie d’anxiolytiques, la victime n’a plus l’énergie de se rebeller. La jeune femme s’autorise une vie de luxe aux dépens de ses clients.

Mais alors que Marla pose son dévolu sur Jennifer (Diane wiest), une femme riche sans famille qu’elle imagine isolée et qui constitue ainsi la cible parfaite, elle attire l’attention de Roman (Peter Dinklage), un gangster mafieux qui n’est autre que le fils de Jennifer. Ce dernier, avec l’aide d’un avocat, veut faire sortir sa mère de la maison de retraite. Devant le refus de Marla, il se retrouve contraint de prendre des dispositions plus radicales.

Le troisième âge et le sort qui lui est réservé dans les maisons de retraite est un sujet très peu abordé au cinéma. Malgré tout, le film de J.Blakeson détaille, avec un frissonnant cynisme, le business autour de l’exploitation exacerbée de nos aînés. C’est tout un système et ses protagonistes qui sont ici dénoncés. Tuteurs légaux, médecins, directeurs de maison de retraite… sont pointés du doigt afin de faire ressurgir l’hypocrisie et surtout la malveillance.
Pour interpréter Marla, cette manipulatrice cachée derrière un sourire angélique et qui constitue le centre de ce jeu malsain, le réalisateur s’est appuyé sur un atout majeur. La merveilleuse Rosamund Pike compose un personnage fascinant de cupidité et de malhonnêteté. Sous ses allures de femme bien sous tous rapports, toujours bien mise avec son look tiré à quatre épingles, elle profite de cette apparence pure et irréprochable pour dépouiller ses victimes sans vergogne.
Son sourire et son air jovial masquent en réalité un instinct de prédateur et une volonté de ne jamais céder face à l’adversité pour subvenir à son train de vie fastueux.

Le statut de femme, souvent assimilé à une proie selon les préjugés d’une certaine société patriarcale la pousse à adopter ce comportement de prédatrice, et cela même, si celui qu’elle doit affronter, n’est autre qu’un dangereux parrain de la mafia.

« I Care A Lot » se veut un film, amoral, cynique et méchamment drôle, opposant deux clans. D’un côté des prédateurs sans scrupules, et des victimes sans défenses de l’autre, dans une société américaine devenue folle.

Des acteurs au top, une trame crédible, des musiques de folie, le tout ponctué d’un final incroyable. Un thriller mené de main de maître et qui nous prend aux tripes