Film culte : « Bienvenue chez les ch’tis » !
Un film réalisé par Dany Boon, avec Kad Merad, Zoé Félix, Anne Marivin et Dany Boon dans les rôles principaux. Sorti le 27 Février 2008 dans les salles, ce deuxième long métrage de l’humoriste Français Dany Boon, après La Maison du Bonheur (2006), a rencontré un immense succès auprès du public. Il a dépassé le nombre d’entrées réalisées par La Grande Vadrouille (1966) et est alors devenu, avec 20 489 303 entrées, le meilleur résultat d’un film Français au box-office national, et le deuxième au total, juste derrière Titanic (1998) et ses quelques 21 780 000 entrées.
En 2009, le film fut nommé au César du Meilleur Scénario original.
Philippe Abrams est directeur de la poste de Salon-de-Provence. Il est marié à Julie, dont le caractère dépressif lui rend la vie impossible. Pour lui faire plaisir, Philippe fraude afin d’obtenir une mutation sur la Côte d’Azur. Mais il est démasqué, par conséquent, il sera muté à Bergues, petite ville du Nord.
Pour les Abrams, sudistes pleins de préjugés, le Nord c’est l’horreur, une région glacée, peuplée d’êtres rustres, éructant un langage incompréhensible, le « Cheutimi ». Philippe s’y rendra seul, et à sa grande surprise, il découvre un endroit charmant, une équipe chaleureuse, des gens accueillants, et se fait un ami. Antoine, le facteur est également le carillonneur du village, il vit au côté d’une mère possessive et connait des amours contrariés. Quand Philippe revient à Salon, Julie refuse de croire qu’il se plait dans le Nord. Elle pense même qu’il lui ment pour la ménager. Pour la satisfaire et se simplifier la vie, Philippe lui fait croire qu’en effet, il vit un enfer à Bergues. Dés lors, sa vie s’enfonce dans un mensonge confortable…
Beaucoup s’interrogent sur les raisons ayant motivé Dany Boon à venir tourner son film à Bergues. Certes le charme et la beauté de la ville ont joué en sa faveur, mais la raison première réside dans le fait que le grand oncle de Dany, Adalbert Carrière, fut le carillonneur de Bergues de 1934 à 1999.
Le tournage qui s’est principalement tourné dans la ville de Bergues, a créé une réelle effervescence au sein de la cité. Certains habitants de Bergues ont autorisé des scènes de tournage dans leurs maisons, mais, pour des raisons techniques, certaines scènes furent tournées en studio. Ce fut le cas notamment pour les scènes avec le carillon de Bergues, l’espace en haut du Beffroi n’étant pas suffisamment grand pour permettre le tournage des scènes. Le Beffroi, déjà classé au Patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco, est désormais reconnu dans le monde entier du fait de sa présence en très bonne place sur l’affiche du film, il crée l’admiration de nombreux visiteurs.
D’autres lieux du tournage sont également devenus cultes. La poste (qui est en fait l’ancien local de Gaz de France), la maison de Mme Bailleul (où a notamment été tournée la fameuse scène du petit déjeuner au maroilles). Le canal, théâtre du pipi lors de la mémorable tournée du facteur.
La légende veut que la scène mythique de la tournée à vélo des facteurs Boon et Merad a été tournée dans des conditions tellement réelles que les deux acteurs étaient réellement saôuls pendant le tournage. Ils ont également réellement uriné dans le canal de la Colme.
Dany Boon tenait à donner le rôle de sa mère à Line Renaud. Problème, la chanteuse a beau être d’Armentières, elle a vite quitté le Nord pour Paris et n’a donc pas l’accent. Elle parle très mal ch’ti, elle a donc dû apprendre. « C’est drôle, je me suis battue pendant des années pour perdre cet accent et tu me demandes de le retrouver » a-t-elle dit à Dany Boon. Beaucoup de Nordistes l’ont quand même trouvé peu convaincante, mal à l’aise avec l’accent ch’ti.
Michel Galabru, qui ne dispose dans le film que d’un tout petit rôle, n’a pas été facile à convaincre. Dany Boon a dû mettre la main à la poche pour s’octroyer la grâce de l’acteur. « J’ai dit à Dany Boon que jouer une journée ne m’intéressait pas, a-t-il raconté en 2015. On m’a à nouveau téléphoné, Boon a insisté et a doublé mon cachet. On m’a donné un bon salaire, très intéressant et ils m’ont trouvé cette réplique à la con ». A noter que cette courte apparition de Michel Galabru dans le film et sa fameuse réplique « C’est le Nord » parodie la célèbre scène de de la rencontre du capitaine Willard (Martin Sheen) avec le colonel Kurtz (Marlon Brando), dans Apocalypse Now. « C’est l’horreur ».
Chaleureuse, cette comédie pleine de générosité et de tendresse permet également de retrouver avec nostalgie, ses petits groupes de maisons de mineurs appelés les Corons. Boon réhabilite sa région avec humour contre les préjugés en signant une comédie tendrement hilarante. Une très bonne comédie Française bien sympathique.