Gainsbourg, sa carrière au cinéma
Serge Gainsbourg est né le 02 avril 1928 à Paris. Après avoir étudié la peinture et l’architecture aux Beaux-Arts de Paris, il intègre le monde du spectacle comme pianiste de bar et devient par la suite auteur-compositeur pour Yves Montand, Bourvil, et Juliette Gréco.
L’homme à la tête de choux, est avant tout un artiste complet, disposant d’un énorme potentiel créatif, qu’il exerce dans divers arts, la peinture et le dessin d’abord, puis la chanson et le cinéma. Les qualificatifs les plus extrêmes lui sont attribués, génial, provocateur, indécent.
Il déclare, en 1990, dans l’événement du Jeudi « Je ne suis pas sûr que le cinéma soit un art majeur » ce qui explique qu’il n’y consacre qu’une infime partie de sa carrière. Et c’est bien par sa passion pour la musique qu’il débute au cinéma, en accompagnant les musiques des films l’Eau à la Bouche de Jacques Doniol-Valcroze, ainsi que l’Horizon de Jacques Rouffio.
Il tente désormais de s’exprimer dans la comédie et fait ses premiers pas dans des péplums, (La révolte des esclaves) entre autres. Le réalisateur Abraham Polonsky, pour lequel il tourne (Le Voleur de Chevaux) lui dit alors : « Vous avez l’intelligence de la caméra. Allez-y, faites un film ! »
L’artiste réalise alors quatre longs métrages dans lesquels il exprime ses fantasmes, sans inhibition. Toujours égal à lui-même, ses films sont régulièrement contestés par la critique et les spectateurs. En 1975, son premier film « Je t’aime moi non plus », satyre sensuelle et dérangeante dans laquelle figure Jane Birkin son épouse d’alors, connaît malgré tout un certain succès. Deux homosexuels, Krass et Padovan transportent des ordures dans leur camion. Alors qu’ils font une halte dans un snack-bar un brin sordide, où Johnny, une jeune Anglaise à l’allure de garçon, travaille comme serveuse. Krass s’intéresse à elle et l’invite à se promener puis à danser au bal. Johnny succombe à son charme et tombe éperdument amoureuse de lui. Provoquant ainsi, l’extrême jalousie de Padovan…
Sa deuxième réalisation « Equateur » tournée au Gabon en 1982, jette un regard pessimiste de l’Afrique, le film est qualifié de catastrophique, Gainsbourg sera hué à Cannes. Timar, jeune homme des années cinquante, pense faire fortune en Afrique. Séduit par la tenancière d’un hôtel de Libreville, il est vite embarqué dans des histoires de meurtre aussi suffocantes que la chaleur qui règne dans le pays….
En 1986, le réalisateur s’attaque avec « Charlotte for Ever », à un sujet délicat, l’inceste. Le rôle principal est interprété par sa propre fille. Le film fait scandale à sa sortie et suscite la controverse. Il traite du rapport entre un père alcoolique et une fille pubère de quinze ans dans une atmosphère incestueuse. Stan, dramaturge, a eu sa période de gloire à Hollywood. Devenu alcoolique et suicidaire, il erre dans son hôtel particulier. Il n’a plus qu’une seule raison de vivre, sa fille Charlotte. Cette dernière le considère comme responsable de la mort accidentelle de sa mère. Depuis, ils entretiennent des relations conflictuelles….
« Stan The Flasher » sera sa dernière réalisation, un film écrit pour Claude Berri, qui incarne à cette occasion, un exhibitionniste. Ce sont également les grands débuts de l’actrice Elodie Bouchez. Scénariste raté, prof d’anglais désabusé, Stan est au bout du rouleau. Il donne des leçons particulières, chez lui, à des enfants indifférents auxquels il fait apprendre de longues tirades de Shakespeare. Aurore, sa femme, le méprise et le trompe ouvertement. Son point faible, c’est son goût prononcé pour les adolescentes, les « Lolicéennes », qu’il guette dans le parc Montsouris, nu sous son imperméable. Et cette affection particulière qu’il éprouve pour Natacha, une de ses élèves, qu’il caresse pendant qu’elle récite le monologue de Hamlet. Un jour, Natacha le dénonce et Stan se retrouve en prison…