Cinéma
Jean-Claude Van Damme : « De la Belgique à Hollywood, un parcours hors du commun »

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Jean-Claude Van Damme : Le parcours d’une icône du cinéma d’action

Dans une interview récente, Jean-Claude Van Damme, la star belge du cinéma d’action, revient sur son parcours atypique et sa carrière hollywoodienne. À 60 ans, l’acteur n’a rien perdu de sa fantaisie et de son autodérision.

Van Damme évoque ses débuts difficiles à Hollywood, où il a passé cinq ans à enchaîner les petits boulots avant de percer dans le cinéma. Son background en arts martiaux et en danse classique lui a donné la flexibilité nécessaire pour réaliser ses fameux grands écarts et ses scènes d’action spectaculaires.

L’acteur parle ouvertement de ses démons personnels, notamment sa lutte contre la drogue, qu’il attribue à la pression d’Hollywood et à sa sensibilité. Il explique comment le sport l’a aidé à surmonter ces difficultés.

Van Damme aborde également ses relations familiales, reconnaissant qu’il n’a pas toujours été présent pour ses enfants en raison de sa carrière. Il exprime la difficulté qu’il a eue à leur dire « je t’aime », mais souligne l’importance d’avoir finalement pu le faire.

L’interview révèle un Van Damme conscient de son image publique, notamment de ses phrases parfois déconcertantes qui ont souvent été moquées. Il affirme ne pas en être affecté, considérant que cette « folie » fait partie de sa personnalité unique.

Enfin, l’acteur évoque son avenir, expliquant qu’il lui serait difficile d’arrêter de travailler, comparant la création artistique à un besoin vital.

Q : Jean-Claude, revenons sur vos débuts. Comment êtes-vous passé du karaté au cinéma ?

JCVD : J’ai commencé le karaté à 9 ans et demi. J’étais un enfant anxieux, créatif mais renfermé. Le sport m’a aidé à me désanxiéter. À 16-17 ans, je rêvais déjà d’Amérique et de cinéma. Mon père m’emmenait voir des films épiques comme « Lawrence d’Arabie ». C’est là que mon amour pour le cinéma est né.

Q : Votre arrivée à Hollywood n’a pas été facile…

JCVD : Non, ça a été très dur. J’ai passé cinq ans à galérer. J’ai enchaîné les petits boulots : livreur de pizza, chauffeur de limousine, masseur… Je ne parlais pas bien anglais, je n’avais pas de contacts. Je suivais même les producteurs jusque chez eux pour essayer de décrocher un rôle ! J’ai vraiment souffert pendant cette période.

Q : Puis le succès est arrivé. Comment l’avez-vous géré ?

JCVD : Au début, mal. J’ai enchaîné les films à un rythme fou. On m’appelait « les muscles de Bruxelles ». Mais la pression était énorme. Je suis tombé dans la drogue. C’était une façon d’échapper à la réalité d’Hollywood, aux mensonges, aux fausses promesses. Mais j’ai pu m’en sortir grâce au sport. Le sport m’a vraiment sauvé la vie.

Q : Parlons de votre famille. Comment avez-vous concilié votre carrière et votre rôle de père ?

JCVD : C’est un de mes plus grands regrets. Je n’ai pas vraiment vu grandir mes enfants, surtout Nicolas et Kristopher. J’étais toujours en train de tourner. Mon père disait à mes enfants : « Votre père n’a pas ouvert un magasin de fruits et légumes. Vous ne le voyez pas tous les soirs, mais un jour vous serez fiers de lui et vous aurez une vie confortable. » C’était dur de leur dire « je t’aime », mais j’ai finalement réussi à le faire récemment. Ça a beaucoup changé notre relation.

Q : On s’est souvent moqué de vos phrases un peu décalées. Comment le vivez-vous ?

JCVD : Je suis conscient de la chose, ça ne me blesse pas. C’est un mélange de langues – je parle flamand, français, anglais – et d’expériences. J’essaie de tout donner en interview, de parler avec mon cœur. Parfois ça sort un peu bizarrement, mais c’est moi, c’est authentique. Mon père me dit : « Si tu veux, parle flamand, ils ne comprendront rien mais au moins tu ne te tromperas pas ! »

Q : Vos films d’action ont fait votre réputation. Comment gardez-vous la forme ?

JCVD : Je m’entraîne tous les jours. Ça me donne des endorphines, c’est comme une drogue naturelle. J’ai fait de la danse classique, ça m’a donné une flexibilité que j’ai gardée. C’est plus important que les gros muscles pour les scènes d’action.

Q : Vous pensez à la retraite ?

JCVD : Ce sera très dur. Pour moi, créer c’est vivre. Quand on arrête de créer, on arrête de vivre. C’est comme une bicyclette, on ne peut pas s’arrêter. J’ai besoin de travailler, de jouer, de créer pour me sentir vivant.

Q : Un dernier mot pour résumer votre philosophie ?

JCVD : Il faut être un peu fou pour réussir. Être différent, penser en dehors de la boîte. C’est ce qui m’a permis d’arriver où je suis aujourd’hui. Et surtout, ne jamais abandonner, même quand c’est dur. La persévérance, c’est la clé du succès.