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Joker 2 : Folie à Deux – Quand le génie frôle la démence (et vice versa)

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Chers amateurs de cinéma d’auteur déguisé en blockbuster, préparez-vous à une expérience qui redéfinira votre conception du septième art. Todd Phillips, ce visionnaire incompris qui nous avait déjà éblouis avec « Very Bad Trip 3 », revient avec « Joker : Folie à Deux », un chef-d’œuvre si avant-gardiste qu’il en devient presque incompréhensible pour le commun des mortels.

Commençons par l’intrigue, d’une complexité kafkaïenne : imaginez le Joker, mais cette fois-ci… en prison ! Et avec une petite amie ! Révolutionnaire, n’est-ce pas ? Phillips pulvérise les codes du genre en nous offrant exactement la même chose que dans le premier film, mais avec des chansons.

Qui aurait cru que ce personnage torturé avait besoin d’entrecouper ses crises existentielles de claquettes ?

Joaquin Phoenix, toujours aussi subtil, nous gratifie d’une performance si intense qu’on se demande s’il joue vraiment ou s’il est juste perdu sur le plateau. Son interprétation du Joker atteint des sommets de surjeu qu’on croyait réservés aux sitcoms des années 90. Chaque tic facial, chaque rire forcé est une leçon de théâtre… ou un appel à l’aide, difficile à dire.

Lady Gaga, dans le rôle de Harley Quinn, apporte une fraîcheur inattendue en étant… totalement prévisible. Son personnage, écrit avec la finesse d’un éléphant dans un magasin de porcelaine, nous rappelle que même les grands réalisateurs peuvent parfois confondre « développement de personnage » et « clichés ambulants ».

Les scènes musicales, véritables joyaux d’absurdité, s’intègrent au récit avec la fluidité d’un piano jeté du haut d’un immeuble. Rien de tel qu’une chanson enjouée sur fond d’asile psychiatrique pour nous rappeler la dure réalité de la maladie mentale, n’est-ce pas ?

La photographie, quant à elle, oscille entre « dépression Instagram » et « filtre TikTok oublié ». C’est sombre, c’est gris, c’est… profond ? Ou peut-être juste mal éclairé, qui sait.

Mais le véritable tour de force de Phillips réside dans sa capacité à étirer 20 minutes d’histoire sur 2h20 de film. Un exploit temporel qui ferait pâlir Christopher Nolan lui-même. Chaque scène, chaque dialogue est si dense en… vide qu’on en reste bouche bée.

En conclusion, « Joker : Folie à Deux » est à l’industrie cinématographique ce que le disco est à la musique classique : une évolution si audacieuse qu’elle en devient presque gênante. Si vous aimez les films qui vous font dire « Mais pourquoi ? » toutes les cinq minutes, qui confondent longueur et profondeur, et qui vous laissent avec un sentiment de vide existentiel (mais pas dans le bon sens), alors ce film est fait pour vous.

Une chose est sûre : après avoir vu ce film, vous ne regarderez plus jamais les comédies musicales, les films de super-vilains, ou votre porte-monnaie de la même façon. Todd Phillips a réussi l’impossible : faire un film si « unique » qu’il en devient universel dans sa médiocrité.

5 Jokers grimaçants sur 5. Ou peut-être 0. À ce stade, les chiffres n’ont plus aucun sens, tout comme ce film.

@JEANO