« Les Duellistes » de Ridley Scott
Les Duellistes » est le premier long-métrage de Ridley Scott, sorti en 1977. Il se déroule à l’époque Napoléonienne, et est adapté d’une nouvelle de Joseph Conrad, le Duel, parue en 1908. Ce Film britannique met en scène Keith Carradine et Harvey Keitel et a été récompensé par le Prix de la première œuvre à Cannes en 1977.
Ce Film relate un malentendu entre deux officiers hussards Français, Armand d’Hubert (Keith Carradine) et Gabriel Féraud (Harvey Keitel) au sujet d’un incident initialement mineur qui dégénère et se transforme en une querelle amère et prolongée au cours des quinze années suivantes avec en fond, les guerres Napoléoniennes. Féraud qui entend préserver coûte que coûte son honneur profite énergiquement de toutes les occasions pour localiser et provoquer en duel son ennemi. Plus l’histoire avance, plus d’Hubert se trouve pris au piège et ne peut esquiver les défis répétés de Féraud, ni de se dérober en raison du code de l’honneur rigide des Officiers. Le rapport de force perdure tout au long des différentes campagnes de la guerre Napoléonienne ainsi que sur la période de la restauration des Bourbons qui suit.
Les deux hommes tout d’abord Lieutenants au début de l’histoire, les deux militaires montent en grade pour atteindre le statut de Général. Les deux hommes sont parfois appelés à se rencontrer et chaque fois qu’ils occupent le même rang dans l’Armée et qu’ils se retrouvent au même endroit, Féraud réitère irrémédiablement son envie d’en découdre. A la suite d’un nouveau duel à l’épée, d’Hubert est gravement blessé. Après avoir retrouver ses forces, il consacre son temps à l’entrainement aux armes dans le but d’être fin-prêt lors du prochain combat qui durera jusqu’à l’épuisement mutuel des deux Officiers. Pendant la retraite de Moscou, un autre duel est sur le point d’avoir lieu avec des pistolets cette fois-ci, mais les deux n’ont d’autre choix que d’agir ensemble pour assurer leur survie lorsqu’ils sont attaqués par les Cosaques.
Suite à la chute de Napoléon, d’Hubert devient un membre respecté de l’aristocratie restaurée, et Général de Brigade dans la nouvelle Armée Française. Féraud est quant à lui, un membre du parti anti monarchiste, pauvre et méprisé, il rejoint Napoléon après que l’Empereur se soit enfui de l’île d’Elbe, mais ses espoirs sont déchirés après la bataille de Waterloo et l’exil final de Napoléon à Sainte-Hélène. D’Hubert rejoint les armées de Louis XVIII. Il apprend que Féraud a été arrêté et sera exécuté pour son ralliement à Napoléon, il tente alors de convaincre le ministre de la police Joseph Fouché d’épargner Féraud, mais souhaite garder l’anonymat.
Un ultime duel une nouvelle fois provoqué par Féraud va les opposer armés de pistolets. Lorsque Féraud manque son deuxième tir, d’Hubert tient en joue Féraud. Ce dernier sans défense et ne pouvant fuir, se voit froidement informé par d’Hubert qu’il a décidé de lui laisser la vie sauve, mais que selon les règles du combat unique, sa vie lui appartient et qu’il doit se comporter à l’avenir comme «mort» et que par conséquent, il ne veut plus avoir d’autre contact avec lui. Féraud est dans l’obligation de se soumettre à ces termes et il disparait enfin de sa vie.
A travers ce Film, Ridley Scott ne cache pas l’absurdité du code de l’honneur ni la brutalité de l’époque. Mais ce qui marque surtout, c’est l’interprétation des acteurs, les couleurs maitrisées, la qualité de la reconstitution historique, et déjà toute la virtuosité de la mise en scène.