Un film, une histoire : « Le Père Noël est une ordure »

38 ans après sa sortie en salle en 1982, Le Père Noël est une ordure, demeure l’une des plus grandes comédies populaires. Elle devient la référence de (l’équipe du Splendid) qui côtoie désormais les sommets.

Fin Avril 1978, alors qu’ils rentrent du tournage des Bronzés, laissant derrière eux le soleil de la Côte d’Ivoire, pour retrouver la grisaille parisienne, l’envie de composer une nouvelle pièce anime la joyeuse bande d’amis.

Des séances d’écriture sont organisées l’après-midi chez les uns ou chez les autres, mais le sujet du scénario reste flou et risque de prendre du temps. Ce qui va avoir pour conséquence d’altérer l’harmonie du groupe et provoquer sa dissolution pour ce film. (Blanc et Leconte) vont se diriger sur des projets en solo. Sur le ton de l’ironie, un des membres propose d’appeler SOS Amitié…. La suggestion va faire son chemin. Certains des acteurs côtoient des bénévoles de l’association, c’est donc tout naturellement qu’ils se mettent en relation afin d’obtenir des renseignements sur le fonctionnement des soirs de permanence. Les joyeux lurons vont se donner à cœur joie de ridiculiser l’altruisme et le bénévolat.

L’adaptation prend forme. On a l’endroit, (SOS Détresse Amitié), on a les personnages (les bénévoles coincés Thérèse de Monsou, et Pierre Morfez), reste à trouver qui seront ces personnes en détresse et pour quelles raisons. Des désespérés « le soir de Noël » lance alors Josiane Balasko. Les contours étaient dessinés.

C’est Thierry Lhermitte qui a l’idée du personnage de Zézette : une sans-abri dynamique qui promène des bouteilles vides dans un chariot qu’il croise dans son quartier. Quant à Katia, le travesti en robe léopard, ils se sont inspirés du quartier des prostituées situé à deux pas de leur théâtre. Et pour compléter le tableau, il y aura un Père Noël alcoolique et violent avec les femmes. Ce qui laisse augurer une nuit de Noël infernale.

Le script a fière allure, mais doit être interrompu. La sortie des bronzés est un immense succès et le producteur Yves Rousset-Rouard décide de tourner une suite.

“Les bronzés font du ski“ est aussitôt lancé et s’achève au printemps 1979. A son retour à Paris, le Splendid termine l’écriture du père Noël est une ordure. La première représentation a lieu le 17 octobre, c’est un triomphe.

Rousset-Rouard convainc la troupe d’une adaptation au cinéma. La réalisation est attribuée à Jean-Marie Poiré, mais des tensions entre les auteurs et le réalisateur qui veut imposer ses idées se répètent, elles donneront lieu à des discussions enflammées, Poiré réussira néanmoins à imposer ses vues.

Le film débute en Mars 1982 dans les studios d’Epinay et se termine le 28 Mai de la même année. Il sort trois mois plus tard dans les salles mais n’obtient pas le succès escompté cette année-là.